Les restos du cœur, la Fondation de France, la Fondation Abbé Pierre… Toutes ces associations et organisations caritatives françaises ne peuvent remplir leurs missions qu’avec les dons. Elles reçoivent diverses dotations pécuniaires et en nature. Mais à combien se chiffrent les dons en France ? Les Français sont-ils généreux ou pas ? L’action caritative est-elle en hausse ?
Baisse significative des dons en 2018
En 2018, les associations caritatives traversent une période difficile. La valeur des dons enregistrés baisse ostensiblement de 4,2%. Plusieurs raisons expliquent cette situation.
Entre 2013 et 2017, le montant des dons effectués par les Français évolue de manière constante. En 2018, on constate une brusque régression notamment au cours de premier semestre. Tout d’abord, les changements au niveau du régime fiscal ont réduit le nombre de donateurs. En effet, l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) est remplacé par l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFS). France Générosités qui regroupe plusieurs organisations de bienfaisance affirme que les dons générés par les IFI en 2018 ont chuté de 54% par rapport aux dons provenant des ISF en 2017.
Ces associations indiquent que le manque à gagner s’élève à plus de 130 millions d’euros. Avec cette réforme fiscale, le nombre de foyers imposables est passé de 350 000 à 150 000. Du côté des retraités, la hausse de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) réduit leur marge de manœuvre. Ainsi, 1 retraité sur 5 a déclaré réduire, voire même cesser, sa contribution.
La générosité avec le Covid-19
A partir de 2019, la situation a évolué. Avec la pandémie du Covid-19, les gens prennent conscience que la solidarité est plus que jamais vitale. La valeur des dons augmentent de 3,5%, mais c’est au cours de l’année 2020 que les compteurs grimpent. Les fondations et les associations caritatives réagissent rapidement quand l’épidémie du coronavirus fait ses premiers dégâts. Elles allouent des fonds pour soutenir les hôpitaux, les personnes vulnérables mais aussi pour appuyer les recherches. Face à cette situation d’urgence, les Français se mobilisent et on observe un grand élan de solidarité. Par rapport au premier semestre 2019, France Générosités constate une croissance des dons de l’ordre de 22%. Par ailleurs, 53% des donateurs sont âgés de moins de 35 ans. La situation évolue encore au premier semestre 2020, avec seulement 10% des Français qui ont mis la main à la poche.
Cette crise sanitaire était une lame à double tranchant. A cause du confinement et des distanciations sociales, plusieurs évènements de collecte de dons ont été annulés. Cela n’a pas été sans conséquences, car les œuvres de bienfaisance voient leurs ressources limitées. Comme la pandémie a aussi impacté l’économie, les actions de mécénat de nombreuses entreprises ont aussi été bouleversées. Quand le vent de grandes crises commence à souffler, les valeurs refuges comme l’épargne sont souvent privilégiées.